Pourquoi le samedi et le lundi sont baignés de soleil alors que dimanche, journée du Patrimoine, nous avons essuyé non pas des averses mais des pluies soutenues tout l'après-midi?
Tout de même, la matinée a été agréable avec un ciel clément et de beaux rayons de soleil.
Armel, Lionel et leur Patricia respective nous ont conduit, après un petit déjeuner matinal, sur les routes du Vexin et de l'Oise jamais empruntées lors de nos nombreuses escapades.....
18 équipages....39 personnes en direction du château de Montataire...
Des villages superbes et des sous-bois qui pressentent l'automne...
Portions de route parfois accidentées....Nos G.O auraient du nous prévenir...nous aurions transformé nos anciennes en 4X4!
Arrivés au château de Montataire, nous avons été chaleureusement accueillis par les propriétaires Monsieur François-Xavier Barnet et sa fille Marie-Astrid. Quelle complicité entre ces deux êtres! Tous deux respirent la bonne humeur, l'envie de partager leur amour et la passion de leur château qui possède un passé mouvementé...
Montataire a été habitée au moins depuis le mésolithique (période moyenne de l’âge de pierre entre le paléolithique : âge de la pierre taillée et le néolithique : âge de la pierre polie).
De l’époque gauloise, une torque d’or a été découverte à Montataire. Elle figure aujourd’hui au cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale. Ce bijou appartenant à un dignitaire gaulois a été mis au jour par des ouvriers qui travaillaient à la construction de la voie ferrée inaugurée par le baron de Condé en 1846.
Il apparaîtrait que Jules César ait séjourné avec ses troupes sur le territoire de Montataire.
Des fouilles ont également permis de découvrir un cimetière mérovingien regroupant 292 sépultures du Ve au VIIe siècle. Des sarcophages sont toujours visibles au-dessus de la fontaine du jubilé.
Au XIe siècle, Hugues de Clermont fait construire le château et l’église qui seront remaniés à plusieurs reprises. Au XIIe siècle, le château est fortifié et un mur d’enceinte est bâti autour de la ville pour se protéger des attaques. À partir du XVe siècle les Madaillan acquièrent le château, le reconstruisent, bâtissent les écuries puis l’embellissent. En 1846, le baron de Condé l’achète, le restaure et en écrit l’histoire.
Vers 1095, Pierre l'Ermite, aurait séjourné à Montataire, dans une maison troglodyte, peu avant son départ pour la première croisade, à laquelle participait Renaud de Montataire, qui fit fortifier le château et construire l'église.
En mai 1358 a lieu la Jacquerie, révolte paysanne qui durera un mois. Elle est menée par Guillaume Calle qui établit son quartier général à Montataire. Ce soulèvement contre la noblesse devait gagner près de 15 départements actuels et se soldera par la mort de 20 000 paysans et 5000 membres de la noblesse.
Après la Révolution, les murs d’enceinte de la ville sont détruits.
En 1792 est créée l’usine, qui, rachetée par Les frères Mertian, deviendra l’usine des forges puis successivement Usinor, Sollac puis Arcelor, usine sidérurgique.De nombreuses industries s’implantent à Montataire, notamment : la Cima Wallut qui produisait des machines agricoles, Brissonneau et Lotz devenues par la suite Chausson où étaient fabriqués des véhicules automobiles et des locomotives, l’usine Still-Saxby où sont fabriqués des chariots élévateurs, les établissements Voirin devenus Harris-Marinoni, puis Heidelberg et enfin Goss International, spécialisés dans la fabrication de rotatives…
Si, à Montataire, on vit de la culture, de l’élevage et du commerce, comme partout en France, le XIXe puis le XXe siècle sont ceux de l’industrialisation. On peut citer notamment des fabriques de boutons, de sabots, de chaussettes, de lunettes, de corsets, de cidre, une papeterie…La commune est ainsi décrite en 1841 dans la Nouvelle histoire de Paris de Julien de Gaulle : « Montataire est situé sur une montagne presque vis-à-vis de Creil. Ce village se montre aux yeux du voyageur de la manière la plus pittoresque. De ce lieu on jouit d'une des plus belles vues de la contrée, et peut-être de la France. Le Thérain, ruisseau qui va se jeter dans l'Oise à un quart de lieue de Nogent, baigne le pied de la montagne. Le château, situé au sommet de la montagne, est dans une position extrêmement agréable.
On voit encore auprès du village des portes et des vestiges de vieilles fortifications ; quelques parties des anciens murs subsistent encore. Si l'on juge de la ville par son ancien cimetière, son étendue était considérable. Elle était habitée par beaucoup de protestants, avant la ligue ; deux tombes de plomb des Madaillan se voient encore dans le château.
Le développement de ces entreprises et le besoin de main-d’œuvre constant ont entraîné un accroissement de la population important, d’où la construction de nouveaux quartiers dans la ville.Malheureusement, Montataire fut frappée par une série de restructurations et de fermetures d'usine dans les années 1990-2000, qui plongèrent l'agglomération dans la crise : fermeture définitive de l'usine Chausson en 1996, restructuration de l'usine Arcelor en 2004, restructuration de Goss (fabriquant de rotatifs de presse), fermeture de Still-Saxby en 2012, poussant le taux de chômage local à des niveaux record (22 % en 2010, et 50 % parmi les jeunes de moins de 25 ans).
Le château devient propriété des entreprises sidérurgiques. En 2010, le groupe ArcelorMittal, malmené par la crise économique mondiale, cherche à le revendre...
Au XXIème siècle, les nouveaux châtelains de la famille Bernet poursuivent le travail destiné à redonner à Montataire sa splendeur d'antan...
Le château de Montataire ne reçoit aucune subvention et doit et devra son lustre à la seule volonté d'un père et d'une fille amoureux fous (ça se lit dans leurs yeux!!) de leur rêve bien réel.
Un petit tour dans les écuries troglodytiques...
Avant de passer à table...(Et oui...Nous avons déjeuner au château, dans la salle d'armes!), petite visite des salles du rez-de-chaussée...
Un excellent déjeuner nous était servi, cuisiné avec délicatesse par une jeune cheffe talentueuse... Tous les produits sont du terroir et élaborés sur place... Et, le must...nos hôtes nous régalaient de leur présence au service, toujours le sourire et le bon mot aux lèvres.
Nous aurions pu nous croire invités chez de vieux amis tant l'ambiance était presque affectueuse!
Nous remercions nos heureux châtelains de nous avoir reçus avec autant de disponibilité et d'humour. Nous leur souhaitons beaucoup de courage pour la réalisation de leurs futurs projets. La tâche est ardue et le chemin sera long mais leur passion aura raison de tous les obstacles!
La photo de famille s'imposait...
Départ pour l'Abbatiale de Saint-Leu d'Esserent sous une pluie battante...
Visite guidée....
L'église Saint-Nicolas est une église de styles roman et gothique située sur la commune de Saint-Leu-d'Esserent, dans le département français de l'Oise et la région Hauts-de-France.
C'est une ancienne église prieurale, bâtie entre le milieu du xiie siècle et le premier quart du xiiie siècle pour les moines du prieuré clunisien de Saint-Leu fondé en 1081 par Hugues de Dammartin. Remplaçant une ancienne église paroissiale, elle assumera toujours la double mission d'église prieurale et paroissiale, l'un des moines faisant office de curé. Par sa position en limite d'un plateau, elle domine la ville du haut d'un promontoire rocheux, tel un château fort et une partie de la vallée de l'Oise et sa silhouette caractéristique est visible de loin. Le massif occidental est encore de style roman ; achevé vers 1150, il correspond à un projet de reconstruction moins ambitieux finalement abandonné. Quelques années plus tard seulement, la construction de l'église gothique actuelle commence par l'abside vers 1160 et se poursuit par le chœur et la nef, terminés entre 1190 et 1210 environ. L'édifice frappe par ses dimensions imposantes, proches de celles d'une cathédrale. La pureté de son architecture est remarquable, aucun remaniement important n'ayant jamais été entrepris avant les restaurations à la suite du classement précoce aux monuments historiques par liste de 1840. Le prieuré est désaffecté depuis la Révolution française et les vestiges des bâtiments conventuels sont des propriétés privées fermées au public. L'église continue de remplir sa mission d'église paroissiale.
A l'occasion des journées du Patrimoine, des animations médiévales étaient proposées au sein de l'abbatiale...
Voila donc une journée bien remplie, riche en Histoire malgré l'humidité ambiante et agrémentée de belles rencontres!
Nos animateurs "maison" ont réussi leur sortie et c'est avec plaisir que nous les retrouverons pour d'autres équipées....
J.L