Tandis que nos époux se retrouvaient pour un "Atelier mécanique"...(et çà...nous en reparlerons plus tard...), nous, les Dames du Chevron, avons passé, en ce 17 Mars, une journée très instructive!!
Tout a débuté à 12h par un magnifique repas à l'Arbre Blanc, charmant tout petit restaurant au coeur de Pontoise. Mais... 13 à table!! Afin de prévenir nos superstitions, l'hôtesse avait invité une 14ème convive, une adorable petite poupée en peluche qui présida en bout de table.
Ambiance acidulée au milieu de confitures, miel, épices, objets de déco en tout genre et, aux murs, les oeuvres candides de la maîtresse des lieux! Adresse à retenir...Tout y est fabriqué "maison" par le patron qui est, en outre, Chef dans un prestigieux établissement parisien.
Nos agappes terminées, nous rejoignons l'Office du Tourisme (équipe très professionnelle) où nous attendait une guide-conférencière passionnée.
Pontoise "Ville d'Art et d'Histoire"...Ce n'est pas un vain mot car ses rues et ses souterrains recèlent de trésors.
L'histoire de Pontoise est longue et débute au IIIè siècle. Au XIè siècle Pontoise devient une ville frontière et défend les abords de Paris. Carrefour d'échanges, le commerce des richesses agricoles du Vexin prend un essor considérable. De nombreux édifices religieux et le Château Royal témoignent du prestige de la capitale du Vexin. Dès le XIIè siècle, la ville est ceinturée de remparts et c'est de cette époque médiévale que nous allons découvrir les richesses. Pontoise est à son apogée et accueille régulièrement la cour et les rois de France. La Renaissance verra l'implantation de nombreux couvents. C'est au cours du XVIIIè siècle que la ville prendra son aspect actuel.
Nous débutons donc la visite par une vue générale de Pontoise des terrasses de l'Office anciennement (au XVIIè siècle) l'Hôtel Dieu construit par Saint-Louis et plus récemment la piscine. Nous montons ensuite, par les rues pavées, au point culminant de la cité et nous nous trouvons à l'emplacement même du Château Royal surplombant les rives de l'Oise. Aujourd'hui, une grande demeure bourgeoise abrite, à cet emplacement, le Musée Pissarro entouré du Jardin des 5 sens, spécialement dédié aux mal ou non-voyants.
Notre première incursion dans les souterrains se fera à partir de là. Nous n'en sommes qu'aux balbutiements des montées et descentes d'escaliers dans les entrailles de la terre!
Le centre historique de Pontoise est édifié sur un plateau calcaire, appelé Mont Bélien, entaillé par la Vallée de l'Oise. Très tôt, les habitants ont extrait le calcaire nécessaire à la construction de la ville. Neuf cents cavités ont été répertoriées sur seulement 20% du territoire de la commune.
Le calcaire présent à Pontoise fut très largement exploité, d'abord à ciel ouvert (Place de la Harengerie) puis au XIIIè siècle l'exploitation des carrières évolue vers une extraction souterraine en "puits" ou en "excavage". L'utilisation du puits d'extraction était très répandue (Cave des Moineaux ou carrières du Château). Le puits, de grand diamètre, était creusé depuis la surface pour permettre l'exploitation des bancs calcaire et l'acheminement des blocs grâce à un monte-charge (roue, cage d'écureuil).
Le carrier laissait des piliers de roche brute à certains endroits déterminés pour soutenir le ciel de carrière. Nous avons pu apercevoir dans la pierre des traces de fossiles et parfois même ce que l'on pourrait appeler la signature des carriers.
On peut dire que chaque propriétaire de maison pouvait exploiter son sous-sol pour ses propres besoins, ce qui explique la forte concentration de "caves" en ogive ou en plein ceintre sous les habitations.
C'est au XVIIè siècle que l'extraction sous la vieille ville s'arrête pour se développer l'extérieur de l'enceinte et dans la Vallée de l'Oise. Au XVIIIè et au XIXè siècle, ce sont les grands édifices (le Château Royal, certaines églises et les fortifications) qui, faute d'entretien, vont servir de "carrières à ciel ouvert" pour l'utilisation locale mais aussi l'exportation des pierres par voie d'eau. L'Abbatiale de Saint-Denis fut édifiée au XIIè siècle avec les pierres de la Vallée de l'Oise réputées pour leur qualité.
Outre leur fonction de caves pour la conservation des denrées, de fosses d'aisance et de dépotoirs, où il a été retrouvé, par les spéléologues et notamment l'un des plus célèbres, né à Pontoise, Edouard Alfred Martel, os d'animaux, monnaie, vaisselle, céramiques et divers déchets témoignant de la vie des habitants, les cavités souterraines ont servi d'abris et de refuges.
Nous avons donc visité une cave militaire parmi la douzaine existante transformée en abri pour la population lors de bombardements aériens. Parfois aussi, lieu stratégique de rassemblement des troupes et Q G d'opérations. A noter que l'entrée de ce souterrain se fait par l'accès au parking Jean Jaurès. Fallait-il le savoir?
Bien sûr, nous avons sillonné les rues du Vieux Pontoise, de la rue du Paon en s'arrêtant Place de la Harangerie, véritable studio cinématographique en plein air. "Un long dimanche de fiançailles","Les rivières pourpres 2" "Vidocq", "La Môme "(rediffusé le 18 Mars....le hasard?, où l'on aperçoit les autos de Jean et Jean-Claude) et d'autres succès ont eu pour décors naturels ces vieux quartiers.
Nous continuons notre périple par l'aperçu extérieur de la cathédrale Saint-Maclou, de style composite: roman, gothique, renaissance, classée Monument Historique en 1940. La petite rue des Moineaux nous entraîne à la fameuse Place du même nom, réaménagée en amphithéâtre, où chaque année, concerts et animations artistiques sont donnés.
Nous longeons ensuite l'impasse de la Prison où nous retrouvons sur les vestiges des murs des inscriptions de détenus.
Il faut avoir un oeil averti pour découvrir toutes ces subtilités!!
Puis, nous entrerons dans les Jardins de la Ville qui ont remplacé les fossés qui entouraient les fortifications.
Nous n'aurons pas tout visité en cette après-midi et je n'aurai pas tout dit sur ce riche patrimoine Pontoisien...
Nous n'avons pas suivi la trace des "Impressionnistes" mais cela peut être le sujet d'un prochain "Atelier au féminin".
Refaites avec nous le parcours de cette journée.
J.L