Un salon raccourci dans la durée cette année mais pas dans la qualité des véhicules exposés.
La 36ème édition du salon Rétromobile nous a fait découvrir la genèse de l’automobile dans le sens le plus explicite du mot « auto – mobile » venant du grec auto (soi même) et du latin mobilis (qui bouge) c’est-à-dire qui se déplace par ces propres moyens.
Le salon nous a proposé cette année diverses animations et expositions. Vous en découvrirez ci-dessous les moments phares.
1769
Un homme s’affaire fébrilement autour d’un gros chariot. Chose inhabituelle à la place des chevaux il y a une sorte de grande cuve en cuivre dans laquelle brule un feu de bois. D’autres personnages, dont certains sont visiblement des nobles en habit et chapeaux se tiennent à l’écart, le regard inquiet fixé sur l’engin d’où commence à s’échapper des volutes de fumée accompagnées par des sifflements de marmite bouillonnante. L’homme grimpe sur le chariot et s’installe sur un banc de bois. Il pose sa main sur un levier attend quelques secondes et d’un geste décidé ouvre la vanne qui, brusquement, laisse échapper de la vapeur. L’engin s’ébranle et fait un bon en avant en lâchant des jets de fumée et de vapeur d’eau, l’un des témoins de la scène s’écrie : « La machine à feu avance ! Elle avance toute seule !… ».
Il y a 242 ans et pour la première fois les rouages du premier engin auto-mobile faisait son premier mètre entrainant avec lui toute l’histoire de l’automobile.
Son concepteur un ingénieur militaire Français. Nicolas Joseph Cugnot, ne savait pas qu’il devenait le premier pilote de voiture.
Le projet de Cugnot fut soutenu et financé sur la décision du Duc de Choiseul qui était sous le règne de Louis XV ministre de la Guerre et sur le conseil du général Gribeauval éminent spécialiste en artillerie Tous deux croyaient à la mécanisation des armées et voyaient dans le projet de Cugnot une solution au problème du transport des canons lourds.
Les essais en 1769 du moteur, de la transmission avec une chaudière prototype sont concluants. Cugnot augmenta la cylindrée, mit au point une chaudière disposant de tous les accessoires existant à l’époque : soupape de sûreté, contrôle des niveaux, alimentation en eau sans laisser échapper la vapeur. Fin 1770, c’est le plein succès. Le fardier roulait à la vitesse de 4 km/h avec une autonomie de 1 heure et quinze minutes non-stop, tout en supportant une charge utile de 4,5 tonnes
Lors d’une démonstration, le premier engin auto-mobile connu le premier accident de circulation à la suite d’une erreur d’évaluation des distances de freinage. Impossible de ralentir à temps le fardier lancé à sa vitesse maximale de 5 km/h. La lourde machine défonça un mur de pierre en endommageant sérieusement sa chaudière. Le Fardier fut le premier à déclarer un sinistre du à un accident d’automobile.
Faute de moyen financier, le fardier fut réparé sommairement et remisé dans les entrepôts de l’Arsenal de Paris.
Malgré les démarches faites auprès de nouveaux mécènes, Nicolas Joseph Cugnot du arrêter ses travaux de mise au point de son Fardier.
L’aventure futuriste de la première automobile fut rattrapée et stoppée par l’histoire des hommes car la révolution Française commençait à gronder.
Nicolas Joseph Cugnot était plus qu’un ingénieur militaire, c’était un visionnaire avec de multiples idées d’avant-gardes.
Hélas il rejoindra les rangs des hommes trop en avance sur son temps….
Malgré ses déboires et ses déceptions et grâce aux quelques kilomètres parcouru au commande de son Fardier, Nicolas Joseph Cugnot avait ouvert la route de la grande aventure de l’automobile…. L’histoire était en marche……. .
Le Fardier de Cugnot a traversé des périodes tumultueuses et a été miraculeusement conservé. Il est actuellement exposé au Conservatoire des Arts et Métiers à Paris.
Un français amateur d’automobiles anciennes résidant aux États Unis fonda le Tampa Bay Automobile Museum. Ce passionné décida de faire revivre la grande aventure du premier véhicule automobile. Il est impossible de remettre en route le Fardier d’origine car la structure en bois est affaiblit et la chaudière n’est plus en état de fonctionner
Qu’importe notre passionné décida de reconstruire le fardier de A à Z.
La réplique du fardier était présentée au salon Rétromobile en démonstration dynamique à grand bruit et force vapeur.
Cet évènement fut accompagné du lancement d’un livre retraçant la vie de cet ingénieur visionnaire qu’était Nicolas Joseph Cugnot.
Cette année Rétromobile a fêté les 100 ans de la naissance de Fangio et a présenté au grand public 4 des plus mythiques monoplaces de courses qui ont fait rentrer dans la légende le plus grand des pilotes automobiles.
ALFETTA TYPE 159 DE 1951
Ce bolide était propulsé à la vitesse de 300 km/h grâce à son moteur 8 cylindres à compresseur de 1500 cm3 développant 450 cv à 9300 tr/min C’est à son volant que Fangio remporta le Grand prix de formule 1 en Suisse et en France
LANCIA FERRARI TYPE D50 DE 1955
C’est en 1955 que la fabuleuse Lancia D50 est engagée au sein de la Scuderia Ferrari.
Les 2 réservoirs d’essences latéraux positionnés en extérieur lui donneront un équilibre et une esthétique qui participeront aux succès de cette voiture de compétition.
Moteur 8 cylindres en V de 2 500 cm3 4 arbres à cames en tête de 250 cv. Vitesse 300 km/h.
Juan Manuel Fangio remporta 3 victoires sur Lancia D50 en 1956.
MASERATI 250F DE 1954
Cette bête de course a pour type 250 F. Cette dénomination fait référence à la cylindrée de 2 500 cm3 et le F pour la catégorie Formule 1.
Moteur 6 cylindres de 2 500 cm3 développant 240 cv. Vitesse 290 km/h
Cette Maserati fit gagner 6 victoires au pilote Fangio.
MERCEDES 196 DE 1955
Cette extraordinaire monoplace perpétuait le mythe des Flèches d’Argent
Moteur 8 cylindres en ligne à injection de 2 500 cm3 développant 300 cv
C’est au volant de cette Mercedes que Fangio a connu 9 victoires et a été sacré champion du monde à 2 reprises.
Revenons à des véhicules plus modestes et néanmoins populaires ...La 4L Renault
Les 50 ans de la Renault 4 (lancée en 1961 et produite jusqu’en 1992 à plus de 8 millions d’exemplaires) sont l’occasion pour Renault d’être à nouveau présent au Salon Rétromobile (dernière participation en 2006).
La Renault 4 :
Une place essentielle dans l'histoire de Renault
- Le plus grand succès de Renault avec + 8 millions d'exemplaires vendus
- La première voiture à vocation mondiale de Renault : 28 pays de production, plus de 100 pays de commercialisation
- Le premier VP à roues avant motrices de Renault (premier VUL : l'Estafette lancée en 1959)
- La première "voiture à vivre" de Renault, avant l'heure
Une place importante dans l'histoire de l'automobile
- L'une des icônes automobiles populaires d’après-guerre
- La troisième voiture la plus vendue de l'histoire de l'automobile après la VW Coccinelle et la Ford T
- La voiture française la plus vendue dans le monde
Le Salon honore également Mercedes-Benz.
Il y a 125 ans, le 29 janvier 1886, Carl Benz déposait auprès du Bureau des Inventions de Berlin un brevet pour un « véhicule à propulsion par moteur à gaz ». L’automobile était née puisque cette première voiture fut vendue dans la foulée.
La marque Citroën, quant à elle, a présenté ses "gagnantes" de Compétition et des véhicules exceptionnels en hommage aux 80 ans de la Croisière Jaune et un petit clin d'oeil aux 50 ans de l'Ami 6
BMW, Skoda, Mazda, Nissan, les jeunes collectionneurs de véhicules des années 80, Peugeot, toutes ces marques et les Clubs qui les réprésentaient ont fait leur show pour le plus grand bonheur des visiteurs.
Puis vint enfin l'évènement tant attendu de ce salon la vente Artcurial de véhicules de prestige. Plus de 100 véhicules mis à l'encan dont la Simca Présidence cabriolet de 1960 du Général de Gaulle adjugée 117.000 €, le DS 23 du Président V. Giscard d' Estaing à 37.700€, une Invicta à 535.OOO€ et une De Dion Bouton à 130.000€...
Cela laisse rêveur...!
Dans l'attente de nous retrouver le 6 Mars à Grouchy pour notre premier rassemblement de l'année,
Une petite balade en images à travers Rétromobile.
J.L