Partout en France près de 17 000 monuments ouvraient leurs portes et proposaient plus de 26 000 animations pour la 34 ème édition des Journées européennes du patrimoine.

Cette édition sera résolument tournée vers le jeune public et sa sensibilisation au patrimoine, à l’histoire de la Nation et à l’histoire de l’art, ou encore aux métiers du patrimoine. Comprendre et connaître le patrimoine dans son contexte historique et social, c’est mieux appréhender la société dans laquelle nous vivons. C’est discerner les valeurs sur lesquelles elle se construit pour les comprendre, pour les questionner, pour mieux se les approprier.
Pour le Club, cette année, le patrimoine n'a pas été la découverte des dorures de l'Elysée ni des belles gambettes des danseuses du Crazy Horse, mais une visite plus modeste et néanmoins des plus intéressantes.
Patricia et Armel nous ont conduits à Beauvais...
Un premier regroupement à Osny puis les 16 voitures et 1 moto se sont retrouvées à Méru pour un petit déjeuner...
Nichée en Picardie, Beauvais, méconnue de la majorité d'entre nous, recèle de joyaux...
Tout d'abord, nous visitons la Maladrerie Saint Lazare...emmenés par Brigitte notre guide éperdument investie dans l'histoire de sa ville. Un beau personnage haut en couleurs!

Comme hors du temps, cet ensemble architectural construit sur trois hectares renferme une histoire mystérieuse liée à celle des lépreux. Au Moyen Âge, ces malades, exclus, isolés du monde, étaient déclarés morts pour la société. Leur seul salut était alors d’être admis dans une Maladrerie.
Alors que le monde médiéval a compté jusqu’à 20 000 léproseries dans toute l’Europe, la Maladrerie Saint-Lazare de Beauvais reste aujourd’hui un des rares témoins de l’architecture et de l’histoire hospitalière des XIIe et XIIIe siècles. Derrière ses hauts murs, c’est un site d’une beauté architecturale singulière qui s’offre aux regards des visiteurs et raconte une histoire souvent méconnue où la lèpre était considérée comme la marque du Mal.
Ce site unique en son genre, classé au titre des Monuments historiques, offre aussi aux amateurs de jardins une vision moderne du jardin médiéval. Dès le printemps, les visiteurs peuvent flâner entre le carré des simples et les plantes potagères, prendre le temps sous la pergola ou sur les pelouses du carré, dit, du cloître.
A la Révolution, la maladrerie est divisée, puis vendue comme Bien national. Elle est alors occupée par une exploitation agricole aux XIXe et XXe siècles.
Depuis 2005, la Communauté d’agglomération du Beauvaisis s’est engagée à restaurer ce site d’exception. Aujourd’hui, concerts, expositions et visites thématiques se croisent et se succèdent pour faire découvrir ce joyau du patrimoine beauvaisien au plus grand nombre.
Longue de 44 mètres pour une hauteur de 12 mètres, son remarquable état de conservation en fait l’une des plus belles granges médiévales du nord de la France.Sa charpente, datée de 1219, constituée de près de 800 chênes, est une des merveilles à ne pas manquer.
Daté de 1270, le logis servait d’habitation à la communauté religieuse qui s’occupait de l’administration du domaine et des soins aux malades. Bien qu’il ait été remanié au cours des siècles, ce bâtiment à l’ordonnance remarquable de fenêtres en tiers point, exprime la magnificence de la Maladrerie.
Bâtiment le plus ancien du site, la chapelle Saint-Lazare est un remarquable témoignage de l’architecture romane de la région.
Hélas, nous n'avons pu la visiter car elle est dans un état de délabrement pitoyable. Il faudra sans doute des décennies pour restaurer ce site.
Lieu propice à la détente ou à la médiation, le jardin invite à la flânerie comme à la découverte en offrant au visiteur un aperçu des différents types de jardins ou cultures qui existaient au Moyen-Age.
Voyez comme l'appel de la table fait réagir nos visiteurs...
Le Zinc Bleu nous accueille dans un cadre bistrot pour un excellent déjeuner d'où nous ne ressortirons pas avec la faim...Les années sixties n'étaient pas loin...et le patron, passionné de sportives, ravi de notre présence.
C'est la bousculade...Il faut repartir...alors...les filles font au mieux...!
Avant que le ciel ne nous tombe sur la tête, visite pédestre du quartier de la vieille ville autour de la cathédrale...avec forces explications de Brigitte...
Au moment même où la pluie s'est invitée, nous entrons dans la cathédrale...
Au XIIe siècle, Beauvais est au faîte de sa puissance. L’évêque Comte de Nanteuil, homme audacieux, décide de construire la plus haute et vaste église du royaume . Nous sommes en 1225, les travaux débutent.
Le Chœur et le bas-côté oriental du transept sont achevés en 1272.
Douze ans plus tard, les parties hautes des travées droites du chœur s’effondrent. La reconstruction dure jusqu’au milieu du XIVe siècle, puis les travaux s’arrêtent pendant la guerre de cent ans. Le transept est bâti au XVIe siècle et réalisé essentiellement par l’architecte Martin Chambiges. Il constitue un chef d’œuvre de l’architecture flamboyante.
Le chœur gothique le plus haut du Monde!!
De 1563 à 1569, on érige à la croisée du transept une immense flèche de plus de 150 mètres de hauteur, au lieu de construire une nef qui permettrait de consolider le monument . A peine terminée, la flèche s’écroule en 1573. La nef ne sera jamais réalisée, faute de fonds. L’Eglise mesure déjà 72m50 de longueur pour une hauteur de voûte extraordinaire de près de 47m. Ces voûtes sont les plus hautes de l’histoire gothique.
A l’intérieur, on remarque une volonté d’intégration des volumes, une recherche d’unité spatiale, une volonté de jaillissement vertical et le rôle essentiel de la lumière.
Et pour clore cette belle balade, le clou de cette journée...
L'horloge astronomique
En 1868, un Beauvaisien génial, Auguste Lucien Vérité, terminait son chef-d’œuvre, l’horloge astronomique de la Cathédrale. Condensée des techniques horlogères de cette fin du XIXème siècle, elle ne comprend pas moins de 90 000 pièces parfaitement synchronisées regroupées dans un meuble de style romano-byzantin (exécuté selon les plans du Père Piérart ) de 12m de haut sur 6m de large.
Sur la façade principale, comme sur les deux façades latérales, se trouvent les cadrans. Au nombre de 52, les cadrans indiquent la position des planètes, les heures de lever et de coucher du soleil et de la lune, les heures de marées etc…Ils donnent la mesure du temps dans l’Univers ainsi que la représentation des principaux phénomènes astronomiques.
Quelques instants avant l’heure, le coq chante et bat des ailes. Quand l’heure sonne, le Christ assis dans sa gloire, fait signe aux anges de jouer de la trompette. Bientôt le jugement a lieu, la Vertu est conduite au ciel par un ange, tandis que le Vice est poussé en enfer par un diable hideux…
Une autre horloge tout aussi remarquable l'Horloge Médiévale
Presque contemporaine de la construction du chœur gothique de la Cathédrale, une horloge dite « à coins » s’élève depuis le début du XVIème siècle dans la chapelle Sainte Thérèse. Commandée en 1302 par le chanoine Etienne Musique, elle était initialement destinée à rythmer le temps des offices des chanoines du chapitre. Même avec de nombreuses transformations, elle semble être la plus ancienne horloge à carillon encore en fonctionnement. Ainsi, le temps s’égrène depuis 700 ans en la Cathédrale.
Nos membres, férus de mécanisme, de rouages, de pièces mécaniques ont été émerveillés et impressionnés par ce monument de technologie .
C'est sur ce spectacle que se terminera notre virée...et, pour le fun, sous des trombes d'eau...
Merci à nos G.O qui nous ont enchantés...et...à la prochaine!!!
J.L