Afin d'être plus sereins et moins encombrés, la découverte de notre Patrimoine français s'est déroulée ce week-end du 22 et 23 Septembre.
Nos organisateurs, Armel, Alain et leurs épouses nous ont menés sur les routes de la Beauce jusqu'à Chartres.
Un petit déjeuner attendait nos 14 équipages sous un ciel gris et menaçant qui ne nous lâchera pas de toute notre escapade...
Pour varier les plaisirs, notre auto étant en panne, nous avons eu recours au covoiturage et chaque pause a été le prétexte pour changer de carrosse!
Un grand merci aux équipages qui nous ont accueillis...
Beaucoup de bavardages...et de fou rire...!!!
Une petite halte en forêt de Rambouillet...avant notre arrivée à l'hôtel pour le déjeuner.
A 14h30, une guide de l'Office du Tourisme attendait la joyeuse bande pour une visite de la cathédrale...
Charmante cette petite russe mais un peu trop...biblique...
Avant le Ve siècle
La première cathédrale date de la fin du IVe siècle, mais on ne peut passer sous silence les légendes qui voulaient faire remonter l'installation d'une cathédrale dès les premiers siècles.
Les légendes
A partir du Xe siècle, on raconte que saint Savinien et saint Potentien, au cours du IIe siècle, vinrent évangéliser le pays chartrain. Quirinus, magistrat romain, aurait fait massacrer les premiers chrétiens dont sa fille Modeste. Leurs corps auraient été ensuite jetés dans le puits de la crypte, dit des Saints-Forts.
Le contenu de cette légende évolue, et dans la vieille chronique (1389) on peut lire : « La dite Eglise, on l’affirme a été fondée avant la naissance du Christ, en l’honneur de la Vierge qui devait enfanter (Virgini Pariturae) et elle était gouvernée par les prêtres des idoles. Lorsque saint Altin et saint Eodald, envoyés de Sens par saint Savinien et saint Potentien, vers l’an 67, vinrent évangéliser Chartres, ils reconnurent que cette femme honorée là était Marie. Et, ils dressèrent en cet endroit une église chrétienne en l’honneur de la Vierge-Mère. »
Au XVIe siècle, on parle pour la première fois d'une grotte druidique.
Du Ve siècle à l'an mil
Plusieurs églises se sont succédées au cours de ces périodes très troublées. Ainsi après un raid des Vikings en 858, l'évêque Gislebert fit reconstruire son église, dont il subsiste la crypte Saint-Lubin, située sous le maître-autel, au plus profond niveau exploré.
Dédiée au culte marial, la cathédrale abritait un voile attribué à la Vierge Marie, connu également sous le nom de "Sainte Chemise", portée lors de la naissance du Christ.
La légende rapporte aussi que l'évêque Gantelme déploya cette relique devant les armées de Rollon (911). A sa vue, les forces normandes s'enfuirent et le siège fut levé.
La cathédrale romane
Ruinée accidentellement par le feu en 1020, la cathédrale du IXe siècle fut immédiatement rebâtie par l'évêque Fulbert, mais sur un plan qui enveloppait l'édifice précédent. Sa crypte — la plus vaste de France — était presque achevée en 1024. Fulbert meurt en 1028. La dédicace de la cathédrale fut célébrée par son successeur, Thierry, le 17 octobre 1037.
En 1134, un incendie en ville, permit d'entreprendre, sur l'espace dégagé devant la cathédrale romane, la construction de deux tours et du portail Royal. Seule, la tour sud sera couverte d'une flèche en 1180.
Un nouvel incendie accidentel, survenu le 10 juin 1194, n'épargna que la façade, les tours et la crypte.
Construction de la cathédrale gothique(actuelle)
Dès le début du sinistre, des clercs se réfugièrent, avec la "Sainte Chemise", sous le chœur dans la crypte Saint-Lubin. Après deux ou trois jours d'efforts pour déblayer, on éprouva la joie de retrouver indemnes les sauveteurs et leur précieux dépôt.
L'évêque et les chanoines décident d'abandonner une partie de leurs biens « afin de louer des ouvriers sachant bien travailler » et la reconstruction est entreprise dans l'enthousiasme.
Le gros œuvre est presque terminé à la fin de 1220, soit un peu plus de vingt-six ans après la disparition de l'ancienne église.
Les vitraux se mettent en place et il ne restera plus à exécuter que les dernières sculptures des porches. Puis sera élevé le jubé et on gardera sans doute longtemps l'espoir d'achever les neuf tours projetées.
La dédicace fut célébrée en octobre 1260.
La cathédrale mesure 130,20 mètres de longueur dans œuvre et ses voûtes sont à plus de 37 mètres au-dessus du sol. La largeur de la nef principale est de 16,40 mètres d'axe en axe; la largeur dans œuvre est de 32,80 mètres avec les bas-côtés; la largeur dans œuvre, avec les bas-côtés doubles du chœur, est de 46 mètres. Avec les porches, la longueur du transept atteint 76,80 mètres. Enfin, les hauteurs respectives du clocher Vieux et du clocher Neuf (croix non comprise) sont de 103 mètres [et 112 mètres environ, après achèvement de la flèche de gauche en 1513].
La cathédrale du XIVe siècle à nos jours
Le XIVe siècle ajoutera la chapelle Saint-Piat;
le XVe siècle, la chapelle Vendôme.
La contribution du XVIe siècle sera beaucoup plus importante; il créera la flèche flamboyante qui allait transformer la silhouette générale du monument; puis le pavillon de l'Horloge et la clôture du chœur.
Au XVIIIe siècle, les chanoines font disparaître le jubé du XIIIe siècle en 1763, mettent en place le maître-autel avec l'Assomption de Bridan en 1773, puis en 1788-1789, les bas-reliefs du chœur.
Le feu refit son apparition en 1836, dans le grand comble qu'on appelait la "forêt" ; il le détruisit entièrement. Une charpente métallique couverte de cuivre l'a remplacé.
La cathédrale avait été épargnée par les guerres de religion ; elle sortit presque indemne de la période révolutionnaire. En 1918, les vitraux ont été démontés et mis à l'abri. Ils le furent une nouvelle fois en 1939 et ne subirent aucun dommage pendant ces deux guerres.
Sinon, la cathédrale constitue un chantier permanent de restauration et notre XXIe siècle a la chance d'admirer à Chartres, dans son intégrité ou peu s'en faut, ce qui, par son esprit, constitue une encyclopédie presque exhaustive de l'art chrétien de l'époque. La cathédrale Notre-Dame de Chartres a été inscrite en 1979 par l'Unesco sur la liste du Patrimoine mondial de l'humanité.
Les vitraux de la cathédrale sont considérés comme l'un des ensembles les plus complets et les mieux préservés de l'époque médiévale. Ils couvrent une surface totale de 2 600 m2 et présentent une collection unique de 172 baies illustrant la Bible et la vie des saints ainsi que celle des corporations de l'époque.

La plupart des vitraux furent réalisés pour l'église actuelle reconstruite après l'incendie de 1194. Leur origine peut être datée des années 1205 à 1240. Cependant quelques-uns sont des témoins de la cathédrale antérieure, comme les trois lancettes de la façade occidentale qui furent exécutées entre 1145 et 1155 de même que la partie centrale du vitrail appelée Notre-Dame-de-la-Belle-Verrière, célèbre pour son bleu dit « de Chartres », daté de 1180. Les plus anciens vitraux de Chartres sont contemporains de ceux que l'abbé Suger fit réaliser, entre 1144 et 1151, pour l'abbatiale de Saint-Denis. La destruction de la cathédrale de Reims et de ses vitraux en 1914 entraîna une forte vague d'émotion à travers le pays. Les vitraux furent entièrement déposés et entreposés en lieu sûr durant les deux guerres mondiales.
Les vitraux de Chartres sont célèbres pour leur bleu qui a fait la renommée de la ville et de sa cathédrale, le « bleu de Chartres ». Ce « bleu roman » très lumineux, mis au point dans les années 1140 sur le chantier de la basilique Saint-Denis, fut utilisé par la suite dans la cathédrale de Chartres et celle du Mans. Ayant un fondant sodique coloré au cobalt, il s'est révélé plus résistant que les rouges ou les verts de la même époque. Le vitrail de Charlemagne a fait l'objet d'une étude par le Centre André Chastel

Vint ensuite, la visite de la vieille ville en compagnie d'une nouvelle guide, celle-ci beaucoup plus drôle...
Chartres a très tôt pesé dans l'histoire de France. Présente dès le Néolithique, elle verra passer beaucoup de grands hommes qui ont forgé l'histoire de France, d'Henri IV à Jean Moulin. Aujourd'hui, bien ancrée dans la modernité, elle se réinvente et est devenue, en l'espace de quelques décennies, la capitale de la lumière et du parfum.
QUAND CHARTRES S'APPELAIT AUTRICUM
Le site de Chartres est occupé dès le Paléolithique par des populations qui s'installent sur un éperon calcaire au confluent de l'Eure et du Couesnon, site défensif naturel juste au-dessus de la vallée, là où elle se trouve plus encaissée. La ville devient par la suite la capitale de la tribu gauloise des Carnutes d'où elle tirera son nom.
Romanisée, Autricum devient une ville importante, siège d'un évêché dès la fin du 4e siècle.
UNE CAPITALE RELIGIEUSE, POLITIQUE ET MILITAIRE
Les premiers siècles du millénaire sont ceux de l'évangélisation, puis des guerres et des invasions normandes (en 858 et 911). Saccagées par les Normands, la ville et la cathédrale revivent grâce au don fait en 876 par Charles le Chauve d'une relique dite le voile de la Vierge.
Chartres, qui domine un vaste plateau céréalier, boisé uniquement à son pourtour, acquiert rapidement un rôle de capitale religieuse, politique et militaire.
LE MOYEN ÂGE ET LES TEMPS MODERNES
Vers l'an Mil, au temps de l'évêque Fulbert, Chartres devient un foyer de formation intellectuelle et spirituelle, dont la réputation gagne l'Europe médiévale pour atteindre son apogée au 12e siècle.
La population s'accroît et la ville s'étend vers la vallée. De nouveaux remparts, dont subsistent aujourd'hui quelques vestiges, sont édifiés et des faubourgs s'étendent autour des douze portes de la cité, dont les plus importantes sont les portes Châtelet, Saint-Jean, Drouaise, Guillaume, Morard, Saint-Michel et des Épars. La ville médiévale fonde sa puissance sur son économie. Chartres est alors séparée en deux parties par un dénivelé de trente mètres : la haute ville, avec le château et la cathédrale, et la basse ville avec les activités liées à la rivière : tanneries, corroieries, mégisseries, moulins...
En 1328, le pays chartrain, qui avait été longtemps dans la mouvance des puissants comtes de Blois et de Champagne, entre dans le domaine royal. La ville, place militaire, est également au cœur des guerres. D'abord, celle de Cent Ans (avec la signature, à sept kilomètres de Chartres, du traité de Brétigny en 1360), puis les guerres de Religion. En 1588, la ville sert de refuge à Henri III avant de subir l'assaut de Henri de Navarre, futur Henri IV. Pour se faire pardonner il choisit la cathédrale pour être sacré roi de France en 1584.
LA CATHÉDRALE RÉSISTE À LA RÉVOLUTION FRANÇAISE
À la fin du 17e siècle, Chartres cesse de jouer un rôle de place forte et les remparts sont alors remaniés afin de contribuer à l'embellissement de la ville. Elle reste néanmoins marquée par ses fonctions religieuses, administratives et de marché régional.
Grâce à la modération des Chartrains pendant la Révolution, la cathédrale ne subira que des dommages limités, mais un incendie accidentel, survenu en 1836, anéantira l'ancienne charpente. La couverture sera alors refaite en cuivre. Après la Révolution française, et la transformation de la cathédrale en Temple de la Raison (proposition d'Antoine-François Sergent-Marceau, pour éviter sa destruction), l'entrée dans le monde contemporain est marquée par des progrès importants avec l'arrivée du chemin de fer et l'inauguration de la gare en 1849, celle du tramway en 1899 et surtout avec la création en 1909 de l'aérodrome, un des premiers en France. Près de 3000 pilotes y seront formés dont les célèbres Farman et Latham...
La ville n'en demeure pas moins fondamentalement un gros bourg dont l'économie est assise sur son environnement rural.
GUERRES MONDIALES : LA VILLE PARTIELLEMENT DÉTRUITE
La mutation conduisant à la ville d'aujourd'hui ne s'opère qu'au milieu du XXe siècle après que la ville eut effacé les plaies des deux guerres mondiales.
La ville subit son premier bombardement le 15 août 1918, avant de connaître ceux de juin 1940 et de mai 1944. Le 17 juin 1940, le préfet Jean Moulin s'oppose courageusement aux exigences de l'occupant, devenant ainsi le premier résistant de France.
En 1944, avant d'être libérée par le 20e corps U.S. et les patriotes locaux, la ville subit de nombreuses atteintes qui causent, entre autres, la perte de la Porte Guillaume et de sa bibliothèque, l'une des plus riches de France.
LE RENOUVEAU
À partir des années 1950, Chartres connaît une véritable transformation économique et sociale sous l'effet de la décentralisation industrielle : création de 20 000 emplois dans l'agglomération, croissance rapide de la population (la ville passe de 27 000 à 42 000 habitants en quatre décennies), construction de plus de 7 000 logements dont une grande part sous forme d'ensembles de logements collectifs (La Madeleine, Beaulieu), création d'équipements culturels et sportifs, organisation de manifestations de renommées nationales et internationales...
Ville dynamique, Chartres développe une économie en pleine expansion. Située au cœur de la « Cosmetic Valley », Chartres est aujourd'hui la capitale de la Lumière et du Parfum
S'en suivit un dîner à l'Estocade...
Et pour notre plus grand plaisir un magnifique "son et lumière" de la cathédrale et des monuments alentours clôturera cette journée. Plus beau qu'un feu d'artifice!
La ville offre ce spectacle "Chartres en Lumières" jusqu'au 13 Octobre 2018.
A voir sans hésiter!!

Dimanche 23... 9h30
Tous en voiture! Destination le château de Maintenon.
Quelle découverte!! Hélas, le temps est très gris et bruineux...Un rayon de soleil aurait sublimé cette visite.
Ma-gni-fi-que!!
Caroline, notre guide, a transcendé le fabuleux personnage qu'était Madame de Maintenon, née Françoise d'Aubigné.
La marquise de Maintenon eut un parcours de vie singulier et pour le moins chaotique, née en prison, mendiante et pour finir, épouse clandestine du roi Louis XIV.
On en aurait oublié les 800 ans d'histoire du château!!

Au fil des siècles, le château de Maintenon a connu de nombreuses transformations. Le caractère défensif du château fort primitif s’est effacé définitivement au profit de la résidence aristocratique confortable et moderne.
A travers les 15 pièces du château, entièrement meublées, nous avons vécu et souffert avec la marquise...
En 1674, Françoise d’Aubigné, future Madame de Maintenon achète l’ensemble du domaine : château, terres, fermes, etc., grâce au soutien financier du roi Louis XIV, en espérant s’y retirer pour ses vieux jours. Les principales extensions que connaît le château à partir de 1686 sont étroitement liées à la construction de l’aqueduc et aux séjours du roi au château à cette occasion. Passé 1688, elle ne séjournera plus au château.

En 1698, sans descendance directe, Madame de Maintenon lèguera le domaine, en dot, à sa nièce Françoise Amable d’Aubigné lors de son mariage avec Adrien Maurice, duc d’Ayen puis duc de Noailles. Le château restera alors dans la famille de Noailles.
En 1983, M. et Mme Raindre, propriétaires actuels et descendants de la famille des Noailles, lèguent le domaine à la Fondation Mansart pour sauvegarder ce majestueux patrimoine.
En 2005, la Fondation confie la gestion du château au Conseil départemental d’Eure-et-Loir.
Aujourd’hui, le Conseil départemental d’Eure-et-Loir assume en intégralité l’entretien, la gestion, l’exploitation et l’animation du site.

Un moment très émouvant, où notre guide, complètement habitée par la pétulante Françoise, nous a transportés au XVIIè siècle.
Nous n'en sommes pas sortis indemnes!
Passage obligé par la boutique pour acquérir livres et documentations sur cette femme au destin hors du commun!
La pluie fine nous empêche de flâner dans les somptueux jardins à la française dessinés par Le Nôtre...
L'heure est venue de se restaurer...Repas exquis dans l'atmosphère feutrée du Castel de Maintenon...
Toutes les bonnes choses ayant une fin, c'est sous une pluie battante que le cortège reprend sa route du retour...
Un au-revoir frais et humide et à bientôt...!!!
Excellent week-end....Nous sommes tous prêts à repartir!!
Merci à nos G.O qui, une fois encore, nous ont fait découvrir les merveilles de notre patrimoine!
J.L