De nombreuses chansons évoquent cette belle région que nous avons traversée lors de ce week-end du 8 et 9 Juin..."J'irai revoir ma Normandie", "Sur la route de Louviers", " Les vaches rousses, blanches et noires,... Des pommiers dans la prairie....Et le bon cidre doux made in Normandie ". 21 équipages étaient inscrits à cette sortie...C'était sans compter les aléas et les caprices de nos belles mécaniques à commencer par nos organisateurs Josette et Alain dont la B14 a nécessité le changement des vis platinées au moment du départ!!
Après un petit déjeuner à Magny le long cortège se dirige vers Gaillon où la visite du Château sera la première étape :
En 1202, l’amitié entre 2 hommes allait déclencher le processus qui fit la célébrité de Gaillon. Saint Louis (Louis IX)
Roi de France , possédait le manoir féodal, vestige de l’ancien château fort, attribué à Cadoc (ce même Cadoc à qui
nous devons les armes de Gaillon). Le bon Roi ne s’intéressait guère à cette propriété et c’est grand plaisir qu’il fit à
son ami Eudes Rigaud, Evêque de Rouen, en lui cédant tours et murailles médiévales contre une rondelette somme
d’argent et menues avantages. Les évêques se succédèrent ensuite sur le trône de Rouen mais en 1453, l’un d’eux
Guillaume d’Estouteville, entreprit la construction d'un château. En 1498 Georges d’Amboise, légat du pape, Ministre
de Louis XII, visitait l’héritage. Cet homme, grand mécène des arts, féru d’Italie, allait être la chance de Gaillon. Il
entreprit, entre 1502 et 1509, la réalisation d’un palais, l’une des premières merveilles de la Renaissance en France.
Vastes bâtiments accompagnés de galeries et de jardins dont le lydieu est alors la perle. Ces lieux paradisiaques
reçoivent en 1508 la visite du roi Louis XII et de sa femme Anne de Bretagne. Les successeurs du Cardinal s’efforceront de maintenir le château dans le meilleur état possible y apportant même des
embellissements. En 1563, Monseigneur de Bourbon fonde la chartreuse dans la plaine d’aubevoye, en complément
logique de son palais. Détruite par un violent incendie en 1764, elle fut reconstruite et vécut en tant que monastère de
l’ordre des Chartreux jusqu’en 1790 pour être démolie à l’occasion de sa vente à un fermier en 1834.
Pendant ces temps, les visiteurs célèbres se succédaient à Gaillon : Henri III, Henri IV, Louis XIV... Gaillon les recevait
royalement, accompagnés de la fine fleur des gentilshommes du moment, le fils de Colbert, fera embellir les lieux par
les soins qualifiés de Mansart et de Le Nôtre, tandis que le Cardinal de la Rochefoucaud y recevra Benjamin Franklin et
Louis XVI. La Révolution n’épargnera pas Gaillon dont le château subira les extractions de vandales, et il sera vendu en
bien national et il connaîtra la pioche des démolisseurs. Alexandre Lenoir, conservateur du Musée des Petits Augustins
de Paris, fera remonter différentes pièces de l’édifice dans la cour des Beaux Arts. La merveille allait devenir par les soins de Napoléon 1er un pénitencier signant ainsi sa déchéance. En 1901 fermeture
du centre pénitencier, place à l'armée. Elle occupera les lieux et durant la 1ère guerre mondiale, le château accueille
une garnison belge. En 1925, le château est vendu aux enchères par les soins de l'État. C'est à ce moment qu'il est
acquis par un propriétaire privé. Puis la seconde guerre mondiale venue, le Château de Gaillon servira à nouveau une
prison sous l'occupation allemande. De 1949 à 1955 le Château est successivement vendu aux enchères à différents
propriétaires privés, le 13 mai 1970 acquisition du Château par l'État, expropriation de la propriétaire du moment, une
longue procédure judiciaire commence et en 1977 le château de Gaillon renaît de ses ruines
Tandis que nous visitions cet édifice où d'énormes travaux de restauration sont en cours, notre ami Jean-Claude était en galère avec sa C4. Il fut décidé de ramener la belle au garage. Vincent, qui suivait avec le plateau, fut mis à contribution et c'est à Louviers qu'ils nous rejoindront pour le déjeuner au "Pré Saint-Germain", bel établissement où un excellent repas nous fut servi. Hélas, le temps nous manque pour visiter la ville. Direction à présent de l'Abbaye du Bec Hellouin avec une petite frayeur sur la route, la Donnet souffrant d'un manque d'allumage...
Toute la troupe a relié l'Abbaye où un autre Club de la Sarthe faisait également une halte.
Entre Rouen et Lisieux, au cœur de la vallée du Bec, nous découvrons l'abbaye du Bec-Hellouin, haut-lieu du rayonnement bénédictin dès le XIe siècle et rendue au culte monastique en 1948
Une abbaye à l’influence internationale. Fondée par le chevalier Herluin en 1034, le Bec-Helouin éclipse les autres grandes abbayes bénédictines de Normandie, comme Jumièges ou Saint-Wandrille, par son influence au-delà des frontières du royaume. Dès le XIe siècle, évêques, abbés et théologiens viennent de l’Europe entière écouter les leçons de Lanfranc de Pavie, conseiller de Guillaume le Conquérant et archevêque de Canturbéry. Au XIIe siècle, l’ordre du Bec possède 25 prieurés en Angleterre et une vingtaine en France.
Une renaissance inespérée. Transformée après la Révolution en écurie des armées, l’abbaye est restaurée entre 1948 et 1959. Une communauté de moines bénédictins olivétains lui redonne vie avec l’aide de la Caisse Nationale des Monuments Historiques et des Sites, actuel Centre des monuments nationaux.
Il est à peine 17h et nous rejoignons Lisieux pour la visite de la Basilique.
Lisieux, Ville à la campagne, est la capitale du séduisant Pays d'Auge. La ville est connue dans le monde entier grâce aux pèlerinages organisés en l'honneur de Sainte Thérèse.
Sa construction a débuté en 1929 et sa consécration a eu lieu en 1954. Aujourd'hui, elle est le deuxième lieu de pèlerinage en importance en France (après celle de Lourdes).
Labellisée « Patrimoine du XXe siècle », elle a été inscrite au titre des monuments historiques le 14 septembre 2010 puis classée le 7 septembre 2011. Précédé d'un vaste parvis, le monument se trouve sur une colline, en limite de la cité qu'il domine de sa masse imposante. De style composite (dit romano-byzantin), l'architecture de la basilique est fortement inspirée par celle de la basilique du Sacré-Cœur à Paris. Par ses dimensions, l'édifice, construit en béton armé et granit, se compare aux plus grandes cathédrales : - longueur : 104 m ;
- largeur du transept : 50 m ;
- largeur de la nef : 30 m ;
- hauteur du dôme : 95 m ;
- hauteur de la coupole : 50 m ;
- la croix surmontant l'ensemble mesure 1,70 m ;
- hauteur des voûtes : 37 m ;
- superficie : 4 500 m2.
- C'est une des plus grandes églises construites au XXe siècle ; elle peut accueillir 4 000 personnes.
La structure de base, qui a été terminée avant la guerre, a subi peu de dégâts lors des bombardements qui détruisirent Lisieux aux deux tiers ; elle a probablement été épargnée grâce à sa position en limite d'agglomération. Sa décoration a été entreprise dans les années 1950.
Devant tant de grandeur et de spiritualité, il ne fallait surtout pas manquer la visite de la crypte.
Terminée en 1932, la crypte évoque le secret de la vie spirituelle de Thérèse. Longue de 50 m et large de 30 m, elle est décorée de marbre et de mosaïques dans le style de l'Exposition des Arts Décoratifs de 1925. En 1958, les mosaïques sont complétées par des scènes qui représentent les moments importants de la vie de sainte Thérèse : baptême, première communion, guérison miraculeuse, engagement dans la vie religieuse, décès. La crypte de la basilique détient, depuis 2008, la châsse des Bienheureux Louis et Zélie Martin, parents de sainte Thérèse.
Pour Christian et Jeannine, le miracle n'aura pas lieu à Lisieux car la Grégoire a décidé de s'arrêter là et de poursuivre sa route sur la dépanneuse...
Il est temps de regagner l'hôtel pour se rafraîchir un peu car la journée fut dense et riche d'Histoire sous une température estivale.
Un restaurant typiquement normand nous attendait pour clore cette journée.
Et c'est reparti pour cette deuxième journée...
Le climat a changé et c'est une légère fraîcheur qui nous accueille en ce début de matinée et qui ne nous quittera pas de tout le reste du périple. Le ciel sera chargé de gris mais la pluie ne s'y invitera pas!
Départ pour "La Cave du Manoir du Grandouet".
Cette exploitation familiale, située au coeur des vergers de Cambremer, nous offre une vue paisible sur la campagne normande.
Le producteur et son épouse, tous deux passionnés, nous font découvrir leur métier, leur exploitation, les différentes qualités de pommes, les étapes de l'élaboration de leur cidre AOC Pays d'Auge, plusieurs fois médaillé d'or. Outre la production de cidre, nous découvrirons le Pommeau, le Poiré, le jus de pomme et bien évidemment le Calvados.
Il s'en suivra une dégustation...et chacun repartira avec son lot de bouteilles et ses camemberts!!
De là, nous nous engageons sur de jolies routes de forêts pour nous rendre dans un charmant village, Beuvron-en-Auge, où nos ferons une halte. Une brocante est installée au centre du bourg, ce qui permettra aux amateurs de chiner la bonne affaire... Mais la faim se fait sentir...Les estomacs crient famine...Il est temps de s'arrêter à l'Auberge du Doux Marais. On se croirait à la maison! Nous rentrons par la cuisine pour se retrouver dans la salle à manger aux meubles simples, essentiellement régionaux, sans chichis où un patron atypique, au tutoiement facile nous fait les honneurs de son logis. Repas simple mais beurré et crémeux à souhaits! Pas de perte de temps...Il faut digérer..! Reprenons la route pour le château de Crèvecoeur.
Nous voici en plein Moyen-Age...Une jeune châtelaine ouvre les portes de son domaine et c'est en vieux "françois" qu'elle nous contera l'histoire de la contrée. « En approchant du joli bourg de Crèvecœur, je découvris sur une éminence, à travers le feuillage épais de quelques grands arbres, une tour assez élevée, des murs formant une enceinte et divers bâtiments sur lesquels il était facile de reconnaitre, au premier coup d’œil, le passage de plusieurs siècles. J’étais arrivé au château de Crèvecœur... » M.F. Demiau de Crouzillac
« le Château de Crèvecœur » 1859
Exemple unique de petite seigneurie miraculeusement préservée, Crèvecœur est parvenu jusqu’à nous, quasi intact. Accessible par un unique pont, et abritant le manoir d’habitation, autrement dit le logis du seigneur, la haute cour est protégée par ses fossés remplis d’eau, sa motte et sa muraille du XIIème siècle, percée d’archères.La basse-cour abrite en effet une ferme, un colombier et une grange, lesquels forment un très bel ensemble architectural, représentatif des constructions régionales à pan de bois. Protégée à l'origine par un talus surmonté d'une palissade en bois, elle est alors le lieu de refuge des villageois en cas d'attaque.
L’histoire médiévale normande est là, vivante, émouvante, captivante ! Une histoire riche de près de dix siècles, attestée par des documents et des objets parvenus jusqu’à nous, du XIIème siècle, faste période de donations aux abbayes, à la publication au XIXème siècle d’un livre relatant l’histoire du trésor des Anglais.
La Porterie Monument Historique La porterie est flanquée de deux tourelles circulaires surmontées d’un toit en poivrière. Percé d’une porte charretière, le rez-de-chaussée est construit en damier de brique et de pierre. L’étage est en pan de bois dont le colombage est constitué de croisillons et de feuilles de fougère.
La ferme, XVè siècle
A l'origine, une partie du bâtiment (côté cheminée) est réservée à l'habitat du fermier. L'autre partie est occupée par des étables surmontées par un grand comble pour le stockage des fourrage. Le bâtiment, percé d'un porche constituant l'accès unique à la basse-cour, est construit sur un mur solin en pierre. Les étages sont en pan de bois vertical avec des écharpes obliques. Le massif de cheminée en pierre constitue une partie du mur-pignon. La ferme a gardé sa vocation agricole jusque dans les années 1970.
Complètement imbibés de cette ambiance médiévale, nous avons quelques réticenses à réaliser que le chemin du retour approche...Point de ralliement : Gaillon. Dernière réunion festive de ce week-end. Car...pour certains d'entre-nous...nous n'étions pas rentrés...
Peu de kilomètres pourtant nous séparent de nos domiciles...mais euphorisés par ce magnifique séjour, nous avions complètement occulté les retours de Rouen et de son Armada...
Au moment de reprendre la Nationale...un bouchon de plusieurs kilomètres...Panique pour les "anciennes" qui ont un éclairage faible et qui risquent la surchauffe...quoique il n'y ait pas que les anciennes qui n'apprécient pas les embouteillages! Donc, demi tour... consultation des pilotes...et vogue la galère à travers champs! Perdus? Non...Juste un peu...désorientés!!
Enfin...Eric prend les choses en mains, Pilar... à la carte... et nous inscrivons à ce week-end une superbe étape de nuit passant par de petites routes (je ne pensais même pas qu'elles étaient sur la carte!) qui nous ont fait oublier que la nuit tombait!! Des brebis égarées ramenées au bercail!! Ouf!
De charmantes aventures qui nous laissent un merveilleux souvenir de ces deux jours.
Nous ne pouvons que renouveler nos remerciements à Josette et Alain qui ont préparé cette balade avec beaucoup de rigueur . Aucune fausse note dans l'organisation et un groupe enthousiaste!
Merci à Denis pour le prêt de son plateau et surtout à Vincent pour son aide, sa spontanéité et sa bonne humeur dans des moments de stress.
En léger différé...revivez ce circuit en images.
Des photos...N°2
Encore...des photos N°3
Merci à Michel D pour son complément de photos.
J.L